Catherine CANDIR, Professeur, Certifiée de Lettres Modernes.
Pierre-Alain CHIFFRE, Professeur-Formateur, Agrégé de grammaire.
Annette GIEN, IEN.
Pauline MASSENOT-MAURAGE, IA-IPR.
Pourquoi ce travail d’harmonisation de la terminologie grammaticale cycle III - 6éme ?
Ce travail est avant tout le résultat d’un constat partagé entre professeurs d’école et professeurs du second degré : le constat des difficultés dans lesquelles se trouvent plongés les élèves lorsqu’ils sont soudainement confrontés, en grammaire, à une terminologie différente de celle dont ils avaient l’habitude, ce changement de terminologie se produisant souvent au passage de la classe de CM2 à la classe de sixième…
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Programmes d’enseignement de l’école primaire
Nouvelle édition
B.O. hors-série n° 5 du 12 avril 2007
ÉTUDE DE LA LANGUE (GRAMMAIRE)
OBJECTIFS
Le terme de grammaire recouvre au moins deux acceptions distinctes et complémentaires : il désigne à la fois le système qui régit une langue, c’est-à-dire les règles implicites que l’on met en oeuvre en s’exprimant dans cette langue et qui, intériorisées, sous-tendent les pratiques langagières, et une “grammaire-description”, qui résulte d’une activité de réflexion, fondée sur des observations et des analyses minutieuses : la grammaire, discipline d’enseignement, renvoie à cette dernière acception. Elle concerne l’ensemble des faits de langue qui, faisant système, permettent de s’exprimer à l’oral ou à l’écrit, de comprendre un propos oral ou écrit, qu’ils relèvent du champ du lexique, de la morphosyntaxe, de la syntaxe ou de l’orthographe.
À l’école, tout spécialement au cycle 3, l’enseignement de la grammaire consiste en un apprentissage des règles de la langue française, des régularités et des exceptions, aux fins de permettre à tous les élèves d’exprimer leur pensée au plus juste de leurs intentions, mais aussi d’analyser avec rigueur et vigilance les propos oraux et les textes qui leur sont adressés.
À l’école primaire, l’enseignement de la grammaire vise à donner aux élèves une maîtrise plus assurée de la langue française qui contribue à faciliter l’écriture et la compréhension de textes complexes. Mais il a aussi pour objet de développer la curiosité des élèves sur la langue en les amenant à examiner des écrits comme des objets qu’on peut décrire, à prendre conscience que la langue constitue un système qui peut s’analyser. Il amène également à développer des compétences utiles dans diverses disciplines (classer, catégoriser, comparer, etc.).
Cet enseignement ne nécessite pas de métalangage spécialisé inutilement compliqué. Le langage parfois utilisé dans l’énoncé du programme n’est pas destiné aux élèves : on pourra étudier la polysémie sans recourir au terme, on peut étudier les synonymes sans recourir aux “équivalences sémantiques”, les mots reliés par leur sens sans parler de “champs lexicaux”.
L’apprentissage de la grammaire à l’école met les élèves en situation de s’approprier des savoirs grammaticaux et orthographiques, qu’ils doivent pouvoir mobiliser sans effort pour consacrer leur attention à une activité d’écriture ou à la compréhension d’un texte complexe. L’école travaille principalement sur la phrase. On étudie au cycle 3 les classes de mots, les fonctions et l’organisation de la phrase. On prend appui pour ce faire sur le verbe et le nom, qui constituent les points d’articulation des principaux phénomènes syntaxiques. Certains phénomènes portant sur le texte doivent être abordés, car ils sont nécessaires pour expliciter un texte lu et produire un texte cohérent. Ils seront toutefois précisés et approfondis au collège.
L’étude de la langue fait appel à plusieurs types de situations d’apprentissage : des leçons de grammaire spécifiques, des activités d’entraînement ritualisées, courtes et fréquentes (à l’instar de celles de calcul mental), et des ateliers centrés sur la résolution d’un problème de langage .
C’est dans tous les champs d’apprentissage qu’il convient de porter attention à la langue selon les besoins de l’activité en cours. Les connaissances acquises durant les séances de grammaire sont ainsi réinvesties dans les activités d’écriture, dans toutes les disciplines. Elles aident à résoudre certains problèmes de compréhension, notamment ceux qui sont liés aux particularités linguistiques des champs disciplinaires. Il est nécessaire d’expliciter certaines difficultés ou spécificités de la langue, sans pour autant perdre de vue les objectifs visés dans la discipline étudiée.
PROGRAMME
Les élèves doivent être amenés à acquérir des savoirs structurés, à les mémoriser et à les réinvestir, ce qui implique qu’ils les exercent régulièrement. Il y a des automatismes à mettre en place, ce qui exige une phase d’appropriation et de mémorisation permettant de faire usage d’une notion ou d’une règle dans des situations nouvelles.
L’étude de la langue requiert la conception et la mise en oeuvre d’une progression précise, nécessaire pour travailler systématiquement les notions les plus importantes pour l’écriture et la lecture. La présentation faite ci-dessous des points au programme ne constitue pas une progression.
La manipulation d’éléments linguistiques divers (textes, phrases, mots, graphies...) consistant en opérations de déplacement, remplacement, expansion ou réduction, conduit à opérer des comparaisons, des classements, à dégager de façon précise des ressemblances et des différences, à repérer des régularités et à expliciter des règles. C’est en faisant ainsi jouer la langue, par exemple sur les différentes expansions du nom (adjectif qualificatif, relative, complément du nom), qu’on en fait saisir le sens et qu’on développe l’agilité de l’élève en situation d’écriture et de lecture.
L’apprentissage des langues étrangères peut conduire à des comparaisons qui donnent des éclairages nouveaux à l’analyse menée sur la langue française : on peut ainsi rechercher comment les langues étrangères enseignées procèdent pour exprimer le nombre, pour repérer les marques de pluriel qui s’entendent et qui ne s’entendent pas, etc.