Dépasser les difficultés d’apprentissage, A. Brunbrouck
L’ouvrage Dépasser les difficultés d’apprentissage – Comment révéler le potentiel de chacun, paru chez les éditions RETZ, s’appuie sur une observation rigoureuse des élèves en situation.
Il propose 74 fiches outils destinés à :
- identifier les comportements de vos élèves,
- saisir leurs incompréhensions face aux apprentissages,
- remédier aux inconforts notionnels ou comportementaux.
Jean-Marc Gaillard, coordonateur REP Saint-Florentin, vous propose ses notes de lecture :
L’auteure nous « interpelle » sur les difficultés que rencontrent nos élèves et sur le fait que nous faisons régulièrement le constat de l’incompréhension manifestée par nos élèves dans les activités que nous leur proposons et que nous nous trouvons démunis face à cette situation. Voici ce qu’elle dit (extraits) :
« Nos élèves décrochent, mais nous aussi… Face à la multiplicité des profils des élèves, à l’hétérogénéité des niveaux, nous nous sentons souvent démunis.
Nos choix d’enseignement impactent la relation que nos élèves construisent avec l’apprentissage.
Notre quotidien professionnel contient des réalités immuables et d’autres variables. Les programmes, le horaires… relèvent du non-négociables. Nos choix pédagogiques pour l’application des programmes, la gestion de groupe, l’organisation de l’espace…. le rapport à la compréhension, la relation à l’apprentissage présentent un potentiel évolutif sur lequel nous pouvons agir.
Enseigner ne peut se réduire à « faire apprendre ».
Une accumulation de connaissances est différente d’une construction de compétences. Se transformer, modifier son comportement, développer ses interactions avec le monde, se rencontrer pour ajuster son quotidien à ses besoins constituent le fondement de l’apprentissage.
La compréhension pourtant à la base de la connaissance, est souvent testée mais rarement enseignée. Comprendre cela s’apprend. Comprendre pourquoi nos élèves ne comprennent pas, cela s’apprend également… tout comme anticiper les difficultés de compréhension…
En classe, le groupe homogène est un leurre, une illusion à abandonner. »
Il nous faut adapter notre enseignement à la réalité de la classe. Cela suppose que d’une part nous observions l’élève dans sa globalité d’être humain et d’autre part il faut que nous nous interrogions sur ce que nous attendons, nous projetons de la compréhension de nos élèves.
Voici l’exemple qu’utilise Isabelle Filliozat pour comparer l’éducation d’un enfant à la croissance d’une plante, elle conserve tout son sens dans le contexte scolaire :
« Quand les feuilles de votre ficus jaunissent et tombent, vous n’imaginez pas que la plante le fait exprès pour vous faire marcher ou pour vous faire passer pour une mauvaise jardinière. Vous interprétez l’attitude de la plante comme un message : trop ou pas assez d’eau ou de lumière… Carence ou excès vous cherchez à comprendre ce qui se passe. »
« Quand nos élèves vivent des difficultés d’apprentissage, c’est qu’ils rencontrent des carences ou des excès dans les situations qui leur sont proposées.
Prendre la mesure (connaître) sa classe.
Pour accompagner un groupe classe vers un objectif, il demeure indispensable de diagnostiquer les besoins, les points forts, les points faibles et les attentes de chacun, de l’enseignant mais aussi des élèves. Trop souvent, parce que les élèves ont sensiblement le même âge, parce qu’ils ont effectué le même parcours, on pense qu’ils ont les mêmes connaissances et les mêmes compétences. Cette croyance induit en erreur.
Très souvent les seules différences prises en compte sont les écarts dans les apprentissages et on ignore les autres facteurs (psychoaffectifs, environnementaux…).
En quoi le psychoaffectif conditionne-t-il le développement des compétences de l’élève ? Pourquoi est-il essentiel d’intégrer consciemment et systématiquement cette dimension à l’école ? »
La suite de l’ouvrage est consacrée à la manière de repérer les différents comportements des élèves, et à nous proposer des hypothèses qui sont autant de pistes à réfléchir et à essayer.