8 décembre 2017

Penser l’hétérogénéité

Un nouveau dossier a été versé au très riche site Éducation prioritaire .

Ce dossier, issu d’un groupe de travail piloté par le bureau de l’éducation prioritaire de la DGESCO, propose des éclairages et des ressources privilégiant conjointement les illustrations concrètes et les apports de la recherche pour penser la question : « Comment l’hétérogénéité peut-elle devenir un levier de réussite pour les élèves ? »

Dossier

Sommaire et quelques extraits choisis :
I. Introduction

« Avec Howard Gardner, la question des intelligences multiples a été remise sur le devant de la scène, mais l’intéressé indique qu’il ne sait pas faire de lien entre les huit types d’intelligence qu’il postule et les pratiques enseignantes souhaitables. Que ces styles d’apprentissage ou cognitifs existent ou non, il n’y a, à notre connaissance, aucune évidence scientifique qui suggérerait qu’il faille en tenir compte en développant une différenciation de l’enseignement en fonction de ces supposés styles ; ce qui poserait, en outre, un problème de faisabilité avec une classe de 25 élèves. » (p.4)

« La tentation de constituer une classe homogène sous-estime les effets potentiellement pervers d’une classe homogène et néglige les effets importants et potentiellement positifs de la diversité des élèves. La présence de ce qui est parfois appelé « une tête de classe » peut en effet éviter une baisse des attentes, un glissement vers une moindre exigence et un appauvrissement des apports en donnant moins à ceux qui ont moins. » (p. 6)

II. Comprendre les difficultés et les besoins des élèves
III. Dans la classe : enseigner pour être accessible à tous
L’exigence intellectuelle en pratique (p. 15) :
Nicolas Kaczmarek, professeur d’histoire géographie en éducation prioritaire, décrit son cheminement professionnel:
« La conviction s’est forgée chez moi que pour la masse des élèves, les obstacles à une véritable progression n’étaient pas de l’ordre du handicap socio-culturel, de troubles cognitifs ou affectifs mais relevaient bien des malentendus pédagogiques entre ma façon d’enseigner l’histoire-géographie et sa réception par les collégiens issus des classes populaires. Presque dix ans plus tard, je crois avoir fait du chemin et je propose ici de dresser un panorama de l’évolution de ma pratique et des enseignements que j’ai tirés sur les ressorts de la réussite scolaire des élèves. Surtout pour des élèves dont l’école est la seule ressource pour réussir à l’école. »
Par des exemples concrets, il illustre comment il tente de développer :
– « Le désir de savoir comme moteur de l’apprentissage » ;
– de « révéler les enjeux pour susciter l’envie de savoir » ;
– de « lever le voile sur un monde opaque » ;
– d’« expliciter les attentes » et de proposer « une évaluation transparente ».

Soutenir l’engagement dans la tâche et l’entrée dans les démarches de résolutions (p.18)
« Si les élèves qui sont à l’aise dans le « jeu scolaire » ont parfaitement conscience de l’activité intellectuelle nécessaire, qui sera guidée par les activités et les questions de l’enseignant, les élèves moins familiers de l’univers scolaire vont peiner à prendre conscience du travail qu’ils ont à fournir. Il ne suffit pas d’avoir une attitude de « bon élève » – être sage, rester assis, lever le doigt, écouter –, mais il faut aussi travailler « dans sa tête ». Cette activité intellectuelle, invisible est difficilement perceptible et son importance échappe à certains enfants. Les organisations et gestes pédagogiques adoptés par les enseignants peuvent permettre de rendre cette activité plus perceptible. Il s’agit d’éviter la passivité intellectuelle de ceux qui pensent qu’ils ne vont pas savoir, faute d’avoir compris ce qu’il faut « faire » pour arriver au savoir. »

IV. Dans la classe, l’hétérogénéité des élèves : une force pour les apprentissages
V. Penser, valoriser l’hétérogénéité au sein de l’école, de l’établissement
VI. Les élèves confrontés à l’hétérogénéité